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ciné d'asie - Page 4

  • Ciné d'Asie : La 36ème chambre de Shaolin (1978)

    Un film de Liu Chia-Liang

    4385413837_673e344c2a_m.jpgFilm culte s’il en est, La 36ème chambre de Shaolin peut être considéré comme le mètre-étalon du film de kung-fu. La parution du Blu-ray de la trilogie du même nom, au début du mois de janvier 2010, mérite amplement qu'on y revienne. Grand succès international de la Shaw Brothers, même aux Etats-Unis malgré un remontage sévère (30 minutes en moins) et un titre pas très fidèle à l’esprit du film -Shaolin Master Killer-,  La 36ème chambre est un grand film initiatique, qui conte l’apprentissage aux arts martiaux d’un jeune homme au sein du temple de Shaolin. Le contexte historique du film, l’oppression du peuple Chinois par les Mandchous aux alentours du XVIIème siècle, offre l’arrière plan narratif nécessaire qui justifie la quête de San De (Gordon Liu), guidé d’abord par la vengeance : sa famille a été décimée. Au bout d’une demi-heure de film développant la dimension historique (sûrement le grand coup de ciseau de la version allégée du film), donnant chair aux enjeux importants pour la suite du film, le jeune homme arrive donc aux portes du temple, et l’initiation peut commencer. Longue et laborieuse, elle est ponctuée de rares mais significatifs ellipses qui donnent un relief temporel très fort au récit ; pour voir défiler les années, rien de mieux que de se faire succéder deux séquences pendant lesquelles le héros a de grandes difficultés à accomplir les épreuves qui lui sont proposées, puis dans un second temps donner à voir la maîtrise totale du corps. A ce jeu-là, Gordon Liu, véritable athlète martial, est tout à fait crédible (à tel point qu’aux Etats-Unis justement, d’aucun crurent qu’il était un véritable moine Shaolin - dixit le livret que le spécialiste Frédéric Ambroisine a réalisé pour l’édition DVD du film), alternant les séquences de travail acharné, d’hésitations et de regards naïfs et enfantins, à la maîtrise pleine de sérénité. Le film offre ainsi un moment d’une beauté et de démonstration de persévérance fascinante lorsqu’on voit les pieds de San De continuer à répéter la même routine alors que le personnage est endormi ; puis, l’éveil, et l’entraînement de nuit qui va lui permettre de passer au niveau supérieur.

    Le temple de Shaolin, théâtre de nombreuses intrigues cinématographiques chez la Shaw Brothers à partir de mi-70’s, est aussi pour beaucoup dans l’attrait et la réussite du film, captant bien les codes, tant culturels, esthétiques et vestimentaires de cette tradition centenaire. Les différentes cours des temples, les costumes éclatants et les armes qui vont avec sont autant de source d’évocation d’un imaginaire puissant et cohérent.

    La caméra de Liu Chia-Liang n’est mobile que quand il le faut, dessinant des mouvements mesurés. Auparavant chorégraphe de combats, Liu Chia-Liang n’a pas son pareil pour choisir ses angles, notamment lors des séquences de combat - ici elles sont cependant moins présentes que chez d’autres cinéastes, comme Chang Cheh pour sa trilogie du Sabreur manchot. Les mouvements des combattants visent à l’essentiel et ne tombent jamais dans des arabesques uniquement décoratives, tendance qui sera plus du goût d’un Chu Yuan. Les passes d’armes sont claires et précises, lisibles tout en demeurant fondamentalement impressionnantes, par la réelle maîtrise des acteurs ; Ici, pas de montage cut en gros plans, et place aux plans-séquences cadrant les deux combattants dans leur entier. A ce titre, Liu Chia-Liang peut être considéré comme un réalisateur martial dans tous les sens du terme. Très attaché à l’aspect philosophique, les arts martiaux permettant à l’homme de s’accomplir physiquement et spirituellement, Liu Chia-Liang et ses films, particulièrement La 36ème chambre de Shaolin, respirent la célébration de l’accomplissement personnel par la voie des arts martiaux. Ainsi, le chemin parcouru par le personnage principal est magnifié par la maîtrise -martiale et mentale- dont il fait preuve dans la deuxième partie du métrage ; le plan final achevant cette démonstration dans les règles de l’art.

    En Haute Définition, les combats se détachent avec une précision inédite à domicile, sans compter les plans larges bien plus détaillés que dans leur version DVD. Malgré tout, certains plans restent flous, tels qu'ils ont été tournés à l'origine. Aujourd’hui, La 36ème chambre de Shaolin demeure un grand film de la Shaw Brothers, dans lequel la conjugaison des talents en présence donne vie à un univers et à un esprit martial magistral.

  • Ciné d'Asie : Le poignard volant (1977)

    Un film de Chu Yuan
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    Adapté d’un roman de Gu Long, Le poignard volant est un film de sabre tendance polar, superbement mis en scène par le réalisateur esthète de la Shaw Brothers. Li le lettré (Ti Lung, un des acteurs préférés du cinéaste), chevalier errant, devenue alcoolique et souffrant, revient après 10 ans d’exil, alors qu’il a précédemment donné à son sauveur la femme qu’il aimait, en mariage. Tous les experts en arts martiaux se rassemblent pour combattre Fleur de Prunier, épéiste fou qui en veut à Shi-Yin, la fameuse femme que Li a laissé derrière lui, et dont il est toujours amoureux. Mais il est pris au piège... Une première quête mènera à la découverte du contenu d’un mystérieux sac rouge, tandis que la deuxième partie se concentrera sur l’identité de Fleur de Prunier.

    "Les êtres humains ressemblent [aux araignées]. Chacun tisse sa toile. Et quand elle est achevée, on s’y enferme pour la vie. Tout ce qu’on a fait autrefois par affection, amitié, amour, ou pour soi-même, sont des fils dans lesquels on s’enroule. La toile qu’ils forment est une prison. Il nous est impossible de fuir. Certains appellent cela le destin."

    Cette déclaration, récitée par Li le lettré, résume admirablement le principe même des films de Chu Yuan, dans lesquels le scénario, telle une toile tissée de dizaine de fils, va d’une direction à l’autre en l’espace de quelques secondes. Ici, Li réchappe à une tentative d’empoisonnement mais pas deux, un ennemi d’un temps devient le compagnon de route du héros... Les chemins se croisent, et la plupart du temps se recroisent avec une donne toute nouvelle. La dimension aliénante se rapporte, sinon à la vision du réalisateur, plutôt à celle du personnage de Li, qui a fait un choix par le passé, qu’il regrette depuis lors. Sa cicatrice, incurable, est constituée par sa toux et son alcoolisme, gravés dans les caractéristiques psychologiques du personnage. C’est ce qui fait tout l’intérêt du cinéma de Chu Yuan, qui n’a de cesse de complexifier ses intrigues.

    L’autre point fort du Poignard volant, c’est le tournage en extérieurs -chose assez rare chez la Shaw- de leur périple qui passe par des  plaines désertiques et enneigées, ou des magnifiques lacs gelés et autres rivières figées dans la glace. Ces passages portent en eux une certaine poésie, confrontant l’homme à l’immensité du monde naturel, et du même coup au poids trop lourd de sa vie. Leur déambulation, soutenues par la musique épique pour une fois tout à fait appropriée donne l’ampleur nécessaire au récit.

    Les pièges évités par les héros se révèlent retors à souhaits, soit fruit de l’esprit de Fleur de Prunier ou de Cinq Venins, un faiseur de poison ne manquant pas de ressources ni d’imagination ! Au final, doté d'un surréalisme unique, Le poignard volant est une très belle surprise, alliant l’originalité des décors à la grâce des combats, bondissant dans de véritables arabesques spatiales dues à Tang Chia, qui accompagne nombre de films du réalisateur. La Shaw Brothers est bien un monde à part qui, alors même qu’il vit ses derniers instants dans cette fin des années 70, sait procurer des instants de pure jouissance formelle : vive Chu Yuan !

    Source image : capture dvd Wild Side Video

  • Ciné d'Asie : The Bastard (1973)

    Un film de Chu Yuan

    4297449188_9d34270d3d_m.jpgLe film ne fait pas partie des chef d’œuvres de Chu Yuan, que ce soient Intimate Confessions of a Chinese Courtesan, réalisé l’année précédente, ou bien la vingtaine de films adaptés du romancier Gu Long, dont le cycle commencera en 1977 avec La guerre des clans. The Bastard, malgré la présence au générique du directeur de combat Yuen Woo-Ping, est effectivement décevant.

    Un orphelin, après avoir été initié aux arts martiaux par un vieux maître, part à la recherche de ses parents. Il rencontre en chemin une jeune mendiante, qu’il sauve des griffes d’une bande de voyous. Ensemble, ils vont aller à la recherche du passé de P’ti Bâtard (sic, d’après les sous-titres du dvd !).

    The Bastard joue la rupture par des grands écarts de ton, entre un début quasi-kung-fu comedy, une fin barbare à la Chang Cheh, et une séquence presque onirique à mi-course, à l’érotisme exposé.

    Le personnage de P’ti Batârd n’a connu que l’éducation aux arts martiaux, il n’a aucun autre points de repère ; c’est la source des idées comiques du film, si tant est qu’on puisse les trouver drôles. Le héros, durant toute la première partie du film passe pour un benêt, la comédie se jouant aussi avec le décalage des personnages masculin et féminin : alors que l’homme a tout à apprendre de la vie et agit de façon naïve, la femme est rustre, mal élevée, elle crie, ... C’est la femme qui a l’ascendant et mène la danse. Il faut ajouter que l’acteur principal surjoue, à l’instar de sa partenaire, ce qui donne l’air d’une farce -pas vraiment réussie- à la première partie. On est loin de Lady Kung-Fu (Liu Chia-Liang, 1981) et de Le Prince et l’arnaqueur, deux dignes représentants de la kung-fu comedy.

    Alors que leur quête les emmène dans le quartier des bordels, on assiste à un premier glissement, début d’une machination comme les aime Chu Yuan : un chef malfrat reconnaît en P’ti Bâtard son fils, mais c’est pour mieux lui faire endosser un meurtre qu’il n’a pas commis. Dans le même temps, pour l’amadouer, intervient la sulfureuse cousine, celle qui nous gratifiera du moment d’érotisme du film. La naïveté du jeune homme lui fait instantanément préférer la beauté fatale de la cousine à celle, plus courante mais fraîche et spontanée, de sa compagne d’infortune.

    Chu Yuan soigne toujours ses cadres avec autant de méticulosité, multipliant les travellings gracieux, mettant toujours un ou plusieurs éléments en amorce pour enrichir l’image. C’est particulièrement flagrant et signifiant dans la séquence du passage à l’acte entre la cousine et P’ti Batârd : dans un jardin à la floraison surréaliste, Chu Yuan cadre en gros plan la cousine, colorée par l’amorce de fleurs rose fuschia. On nous donne à voir une impression, celle du héros, comme transporté dans un rêve par cette jeune femme. Le décor, entité physique, et l’état d’esprit, entité psychique, se rejoignent en un tout cohérent. Chu Yuan, ne laissant rien au hasard notamment quant à ses choix de teintes, est un véritable artiste dans ce domaine. Mais cet état euphorique n’est qu’une fausse piste...

    Le pot au roses est découvert par la jeune mendiante, va ainsi s’en suivre plusieurs intrigues puis un final sanguinolent, P’ti batârd étant, comme on le sait depuis le début du film, un combattant hors-pair. Enfin, ça c’est pour l’histoire, car en vérité l’acteur ne peut cacher ses faiblesses techniques et physiques sur ce plan. Chu Yuan, peu intéressé par les arts martiaux en tant que philosophie s’exprimant par le corps, ne le conçoit, c’est certain, que comme un passage d’action obligatoire pour donner du punch au film. Et, même si les mouvements peuvent parfois être efficaces, ils n’atteignent jamais la grâce (comme chez Liu Chia-Liang) ou la fureur (voyez un Chang Cheh) nécessaire, faute de véritable acteur martial et d’une réalisation qui transcende ces instants. Les toutes dernières minutes, montrant le changement radical du personnage principal, sont tout de même vraiment réussies, à l’aide d’un montage rapide et d’une bande sonore très sombre.

    Voilà un film bien particulier, qui ne sort pas vainqueur de son numéro d’équilibriste multi-genres. La faute au casting, et à un réalisateur mal à l’aise dans la comédie. Ses films suivants, typés thriller / policiers, monteront à des sommets qualitatifs autrement plus significatifs.

    A lire aussi : le dossier Shaw Brothers sur Hong Kong Cinemagic

  • Ciné d'Asie : Tuer (1962)

    Un film de Kenji Misumi

    4243386425_5b56645ab0_m.jpgRéalisateur de studio, Misumi est cependant un des plus révérés de tous à la Daiei. Sa riche carrière est surtout associée à deux figures mythiques du cinéma japonais, Zatoichi et Baby Cart, auxquelles il donne ses plus beaux épisodes. Les deux sagas offrent des similitudes avec Tuer : une peinture du japon féodal par le film de sabre, ou chambara, ainsi qu’un personnage central solitaire qui deviendra ronin, vendant son talent de sabreur émérite au plus offrant.

    L’histoire est faussement simple, tel ce prologue où une jeune femme en tue une autre, au terme d’une grande bousculade, puis va subir la peine capitale pour son crime. Nous sera ensuite dévoilée, quelques vingt minutes plus tard, la version intégrale de l’affaire, lors d’un flash-back magnifique.

    Fils de la meurtrière, recueilli dès son plus jeune âge, le jeune Shingo (Raizo Ichikawa) devient un expert dans le maniement du sabre, grâce à un voyage qu’il entreprend seul. Le tournoi au sabre, voyant un épéiste émérite défaire tous ses opposants successifs, est un grand moment du film. Le plan qui voit s’opposer le champion à Shingo dure une éternité, mais résume bien la tension présente. S’il était renommé pour sa technique, Misumi n’était cependant pas considéré comme un génie du rythme. Ses films sont secs et froids, à l’image du titre laconique de ce film-ci, et psychologiquement arides -bien que, d’autre part, le sang y coule souvent à flots.

    Misumi fige ses acteurs dans des poses iconiques, et les fait ainsi ressembler à des estampes traditionnelles d’une pureté incroyable ; Il a su utiliser à bon escient l’acteur Raizo Ichikawa, ancien acteur de kabuki, aux gestuelle et démarche toujours gracieuse, qu’il retrouvera pour Le sabre, réalisé en 1964.

    Les compositions plastiques de Kenji Misumi sont toujours frappantes, lui qui était surtout reconnu comme technicien accompli, composant ses cadres comme personne. Le plan récurrent du soleil aveuglant qu’un sabre vient trancher, et qui jette ainsi le voile de la mort sur les hommes, est magnifique. A chaque fois, il opère sur la même thématique, et pourtant l’effet rendu par ces transitions est toujours inattendu. Le plan d’une simple goutte de sang, coulant sur une poitrine féminine dénudée, est aussi d’une rare beauté.

    Si sa beauté picturale frappe, Tuer marque également par son pessimisme total, les personnages ne faisant que s’enfoncer dans un abîme sans fond. Lorsque Shingo apprend qu’il a été adopté, il entreprend aussitôt d’aller à la recherche de son père biologique. Il rencontrera, dans une forêt ténébreuse, l’ombre de ce que fût son père autrefois, brisé intérieurement. Toutes les figures paternelles sont ainsi appelées à se rendre, le film finissant dans un déchaînement terrible du fatum. Démonstration de cinéma, Tuer, malgré sa faible durée, fait montre de la dextérité à toute épreuve de Misumi, notamment grâce à un excellent usage du flash-back. On peut cependant sincèrement penser que le meilleur de sa filmographie va se dévoiler plus loin dans les années 60.

    A lire : l'article du film sur Wildgrounds

  • Ciné d'Asie : Le repas (1951)

    Un film de Mikio Naruse

    3472155583_97abbcea67_m.jpgAprès les visions pour le moins enthousiastes de Nuages d’été et surtout Nuages flottants, il était temps de terminer le voyage permis par Wild Side Vidéo avec leur coffret Mikio Naruse, consacrant un des cinéastes classiques majeurs, au côtés des plus renommés Mizoguchi, Kurosawa ou Ozu.

    Michiyo, femme mariée ayant du quitté Tokyo pour Osaka, ne saisit plus le sens de son existence, à s’affairer dans la demeure conjugale entre le salon et les fourneaux. L’a-t-elle jamais vu auparavant ? Toujours est-il que Hatsunosuke, son mari, est peu ambitieux (la traduction lui confère l’emploi de trader, sans doute bien différente que son équivalent contemporain), fatigué par sa vie et par la routine installée de longue date ; bref, tout ne va pas pour le mieux.

    Naruse use dans ce drame du quotidien d’un talent savant pour proposer la restitution des tâches diverses (cuisine, rangement, attente) qu’impliquent l’inlassable répétitions des journées. L’observation est fine et juste, dans un rythme qui jouit d’une grande fluidité. Les hésitations, les expressions des visages (acteurs excellents, tant Ken Uehara, le mari, avec son air inexpressif au possible, que Setsuko Hara, doté d’un visage assez commun dont on ne sait jamais vraiment si il exprime la joie ou les pleurs, et qui offre un regard tout empreint de mélancolie et tristesse, parfois teinté de colère (la scène du fameux repas justement, où sa mère lui dit carrément "moi, si j’étais la mère de Hatsunosuke, je lui dirais divorce !", la laissant interdite... La peinture du quotidien chez Naruse se double d’une dimension cruelle, pessimiste, qui va du fond jusqu’à la forme : moins spectaculaire que chez un Kurosawa, de l’aveu même de Jean Narboni, spécialiste du cinéaste intervenant dans les bonus, les cadres du films captent le quotidien dans son dénuement le plus strict. Les retrouvailles de Michiyo avec ses copines à Tokyo, pour autant, savent aussi faire preuve de chaleur.

    Devant ce film, utilisant bien certains artifices cinématographiques connus (voix-off, musique extradiégétique, ellipses), j’ai ressenti comme une proximité avec le cinéma américain de l’époque dans son acception la plus classique : théâtre de querelles de couple ou familiales, limite en huis-clos. La différence est dans la retenue, et donc l’économie de paroles et d’expressions dont font preuve les acteurs japonais, témoignant d’un mode de pensée et d’agir plus en-dedans, donnant un air plus grave, pessimiste aussi, à la chronique qu’il nous ai donné de voir.

    Malgré l’appartenance du film, pourtant lointaine, au cinéma que j’apprécie le plus (tourné vers l’imaginaire, au sens large), il m’a touché et marqué, car la culture orientale est bien différente et fait voyager, et une sensibilité générale qu’on peut rapprocher d’un Antonioni, dont j’apprécie les rares films que j’ai pu voir, cinéaste occidental auquel on rattache le plus Naruse. Même s’il n’est pas non plus, à mon sens, le meilleur film de son auteur (Nuages flottants restant toujours en tête), Le repas est une chronique sans aucune fausse note, habitée par des comédiens au talent réel, et qui offre, malgré son âge, un questionnement toujours valide sur la vie de couple à long terme.

    Voir aussi la critique du coffret Mikio Naruse sur DVDClassik